Déclarations
Commentaires des conseils consultatifs
- Conseil consultatif d'État : coupes dans le Fonds d'intégration et autres mesures sociales dans le budget de Berlin 2024/ 2025
- Conseil consultatif de l'État : mesures urgentes visant à améliorer la situation en matière de naturalisation à Berlin dans le cadre du projet de modernisation de la loi sur la citoyenneté au niveau fédéral
Conseil consultatif d'État : coupes dans le Fonds d'intégration et autres mesures sociales dans le budget de Berlin 2024/ 2025
Les membres élus du Conseil consultatif pour la participation de l'État de Berlin condamnent avec la plus grande fermeté les coupes prévues dans le fonds d'intégration des districts et les autres mesures sociales figurant dans le projet de budget pour 2024/2025 du Sénat de Berlin. Ces coupes drastiques de 12,1 millions d'euros pour l'année en cours à 7,9 millions d'euros pour les exercices à venir sont non seulement inacceptables mais aussi totalement irresponsables.
Ces coupes sont en contradiction directe avec les accords de coalition de l'actuelle coalition au pouvoir entre la CDU et le SPD, dans lequel une augmentation du fonds d'intégration a été convenue. Au lieu de cette augmentation, le projet de budget prévoit une réduction de 4,2 millions d'euros, soit environ un tiers, soit 34,7 %, du financement précédent. C'est une violation flagrante des engagements politiques et une gifle pour tous ceux qui dépendent de la réussite de l'intégration et de la participation de personnes ayant déjà fui et émigré, tant dans le centre-ville que dans les quartiers périphériques.
Le nombre croissant de réfugiés dans le monde, notamment en raison de la guerre en cours en Ukraine, nécessite des efforts et des ressources financières accrus pour l'intégration. Le nombre énorme de réfugiés (101 981 demandes d'asile pour la première fois en Allemagne rien qu'au cours des quatre premiers mois de cette année) ne laisse aucune place à une réduction du travail d'intégration. Avec 300 000 demandes supplémentaires d'ici la fin de l'année et le nombre supplémentaire de réfugiés de guerre en provenance d'Ukraine, la situation est extrêmement grave. Il est irresponsable de compromettre le travail d'intégration à Berlin dans cette situation précaire.
Les effets de ces réductions se font déjà sentir. Bien que le nombre de places d'hébergement ait augmenté l'année dernière, de nombreuses personnes sont hébergées chez des particuliers sans soins adéquats ou dans des structures pour sans-abri. Les capacités du Bureau national des affaires relatives aux réfugiés sont presque épuisées, les centres d'arrivée sont surchargés et les infrastructures sociales de Berlin et des districts sont mises à rude épreuve. Le fonds d'intégration des districts est un instrument essentiel qui permet aux districts de répondre spécifiquement aux lacunes en matière d'offre pour les réfugiés vivant dans les districts. Les suppressions prévues mettent en danger cette œuvre importante et ont de graves conséquences, dont les coûts ne sont pas encore prévisibles mais qui seront sans aucun doute considérables.
Le Conseil consultatif de l'État pour la participation de Berlin est d'accord avec la demande du groupe de travail national composé de représentants des districts pour la participation et l'intégration et demande que la somme de 12,1 millions d'euros pour 2023 soit maintenue pour les prochains exercices. Il est de la plus haute importance que Berlin continue de fournir un financement adéquat pour garantir l'intégration des réfugiés et maintenir l'infrastructure sociale.
De plus, les coupes dans d'autres mesures sociales dans le projet de budget sont également inquiétantes. La réduction du financement du Réseau berlinois pour les réfugiés ayant particulièrement besoin de protection (BNS) d'environ 20 % est incompréhensible, surtout si l'on considère la capacité déjà insuffisante des bureaux spécialisés du BNS. Il est urgent d'augmenter la capacité de conseil pour répondre à la demande croissante.
Les coupes dans l'Office national de l'immigration (LEA) sont également incompréhensibles, car le LEA a un besoin urgent de personnel et de fonds supplémentaires pour relever les défis actuels posés par les mouvements de réfugiés. Dans l'ensemble, ce projet de budget brosse un tableau inquiétant d'un manque de priorisation et de planification en ce qui concerne la politique d'asile et d'intégration.